dimanche 26 août 2012

Le miroir de Cassandre

1. L'auteur : Bernard Werber

2. Résumé de l’œuvre

« Il sera une fois »

Cassandre Katzenberg a le don de voir le futur, mais elle n'a aucun souvenir de sa vie avant la mort de ses parents dans un attentat en Égypte. Après s'être enfuie de l'école des Hirondelles avec une montre mystérieuse, elle trouve refuge à Rédemption, un village improvisé dans une décharge dans lequel vit une bande de marginaux qui se sont attribués des titres de noblesse : le « Baron » Orlando Van de Putte, la « Duchesse » Esméralda, le « Vicomte » Fetnat Wade et le « Marquis » Kim Ye Bin. Mais pendant la nuit elle les réveille et leur annonce qu'un attentat va avoir lieu. Sa prévision se révélant exacte, les « Rédemptionnais » prennent peur et décident de l'expulser. S'ensuit alors une période d'errance dans les rues jusqu'à ce qu'elle vole un livre sur son homonyme mythologique : Cassandre de Troie et se fasse arrêter. Elle est alors reconduite à l'école des Hirondelles, d'où elle parvient à s'échapper une seconde fois, après avoir trouvé l'adresse de ses parents dans son dossier. Là-bas, elle ne découvre rien sur elle mais apprend qu'elle a un frère, Daniel, un génie des mathématiques qui a mis au point Probabilis, un système informatique qui peut calculer la probabilité de mourir dans les cinq secondes d'une personne. Elle retourne ensuite à Rédemption et parvient à se faire accepter de la communauté. Mais elle a à nouveau la vision d'un attentat que, cette fois, le groupe parvient à déjouer.

« Il est une fois »

Le don de voyance et la force de caractère de Cassandre commence à se faire connaître dans la communauté de la décharge, mais l'adolescente refuse de s'allier aux gitans, qui veulent se faire de l'argent sur elle, et les Albanais trafiquants de femmes et de chiens. Avec les deux groupes mis à dos, Cassandre fuit le dépotoir avec Kim pour essayer à nouveau d'en découvrir plus sur son passé et son don. De retour à l'école des Hirondelles, les deux clochards parviennent à forcer le directeur Papadakis à révéler ce qu'il sait : le père de Cassandre et de Daniel était un politique soucieux de l'avenir et leur mère une éminente pédopsychiatre, et tous deux ont mené une expérience sur leurs enfants. Puis ils vont à la rencontre de Charles de Vézelay, ministre de la Prospective et dernier à croire au projet des Katzenberg, il les met sur la piste de Daniel. Mais à leur vue, il prend la fuite. Kim et Cassandre rentrent donc à Rédemption, où l'adolescente a une nouvelle vision d'attentat, que les Rédemptionnais déjouent encore.

« Il était une fois »

Les Rédemptionnais parviennent à s'enfuir du lieu de discorde, mais pas Cassandre. Hospitalisée, elle apprend de Papadakis qu'elle est l'Expérience 24 de ses parents. Elle découvre qu'il l'a enfermée dans un sous-sol et compte se servir de son pouvoir. Kim lui permet de s'en aller avec lui, non sans avoir mis le feu à l'immeuble où dorment les autres sujets d'expérience de Papadakis, pour les forcer à fuir. Charles les retrouve et leur dit que Daniel les attend, mais celui-ci se suicide sous leurs yeux. Cassandre souhaite retenir son enseignement et agir en conséquence : créer avec les Rédemptionnais le Club des Visionnaires. Elle a ensuite une autre vision : une attaque bactériologique. Ils déjouent une fois de plus l'attaque, mais les terroristes qui les ont cette fois suivi les rattrapent et les attachent au pied d'un broyeur-compacteur. Papadakis les y délivre in extremis. Puis il apprend à Cassandre en quoi consistait l'Expérience 24 pour elle, 23 pour son frère. Cassandre met en place son projet visionnaire avec Kim, de qui elle s'est grandement rapprochée.

Source : Wikipédia

3. Avis personnel
Exceptionnellement, j'ai pris le résumé sur Wikipédia car il est juste excellent.
J'ai adoré ce roman. ça y est, Bernard Werber, depuis le temps que j'attendais que vous me fassiez une œuvre profonde, travaillée à tous les niveaux, je ne regrette pas d'avoir suivi votre parcours depuis tant d'années.
Ce roman m'a marquée, je l'ai lu très vite, en une semaine. J'y ai pensé longtemps après l'avoir lu. Les personnages, bien qu'ils soient un peu clichés, sont très attachants. Le style est très accessible, fidèle à l'auteur qui souhaite pouvoir être lu par un maximum de personnes. Ce roman est bien plus riche que les précédents, c'est un bonheur, il n'est absolument pas superficiel, chaque page contient son lot de réflexions.

J'en ai donc tiré plusieurs thèmes de réflexion :
Afin de sauver le monde, doit-on sacrifier son bonheur individuel ? On peut manger bio, mais cela coûte cher. On peut devenir végétarien mais certaines espèces ne survivent actuellement que parce qu'elles sont exploitées pour leur viande donc est-on vraiment sûr que le végétarisme soit une solution pour la sauvegarde des espèces ? On peut trier ces déchets mais c'est contraignant et on ne sait pas si le recyclage est bien effectué en retour. On peut ne plus utiliser de voiture mais cela impliquerait des temps de trajets rallongés et une fatigue accrue pour aller au travail. On peut ne plus acheter de livres pour épargner les arbres mais le livre électronique, avec sa batterie, n'est-il pas dangereux pour l'environnement ?. On peut ne pas faire d'enfant pour contribuer à la lutte contre la surpopulation.

Agir individuellement suffit-il à influencer la collectivité ? Il faut tout de même qu'une masse de personnes aient la volonté de changer individuellement pour que la communauté puisse changer à son tour ses habitudes.
Bernard Werber explore un maximum de pistes pour essayer de trouver comment influencer positivement l'avenir du monde.
On influe sur le comportement des gens par divers outils :
- La politique (des lois peuvent être votées)
- La religion (qui dicte aux hommes des principes de vie)
- La culture, les arts (qui peuvent éclairer le regard des hommes, lui permettre de prendre conscience de la réalité)
- L'ingénierie, la science, le progrès technique
Il faudrait pouvoir agir sur tous ces postes pour changer les choses mais c'est une montagne à gravir.

Une seule chose énervante dans ce superbe roman de Bernard Werber est que l'héroïne, Cassandre, se rend tout à fait compte qu'un des grands problèmes de la société actuelle est son excès de fécondité. Dans chaque société utopique qu'elle imagine, il y a une population bien moindre qu'actuellement, de façon à ne pas détruire la planète et les autres espèces avec lesquelles nous cohabitons. Or, lorsqu'elle tombe amoureuse de son ami clochard anarchiste asiatique, elle se projette dans la vie à deux et imagine qu'elle fonde une famille... avec trois enfants !. Même elle, qui a une conscience aigüe du désastre vers lequel on court, privilégiera, dès que possible, son bonheur personnel à la survie de l'humanité.
Le désir d'enfant est un besoin hormonal, bestial même, complètement incompatible avec les intérêts généraux.
Beaucoup de femmes et quelques hommes veulent des enfants. Si possible deux. Une fille et un garçon, c'est l'idéal. Si le hasard donne deux filles ou deux garçons, on tentera éventuellement de faire un troisième essai quelques années plus tard.
Dans ces conditions, comment lutter contre la surpopulation ? On adopte peu et de moins en moins, on préfère se faire assister par la médecine pour avoir un enfant génétiquement bien à soi.
On constate que plus on est éduqué et moins on fait d'enfant tôt ou en quantité. Les grossesses sont planifiées, choisies. Il faudrait pouvoir aider les pays émergents qui font trop d'enfants. Encourager l'avortement des grossesses non désirées, lutter contre les religions opposées à ce principe.
La politique de l'enfant unique en Chine a été un échec, c'est une leçon à prendre en compte. Il y a maintenant trop de garçons dans ce pays et cela mène à des dérives malsaines (enlèvement de femmes qu'on se "partage", meurtre des bébés filles indésirables...). En Angleterre, on constate que les gens privilégient un peu trop les enfants garçons aux filles et le pays songe à interdire le sexage des fœtus. cela peut être une solution pour un état dans lequel les gens n'oseraient pas tuer un bébé une fois né mais en chine, cette mesure serait inutile.
Renoncer à être mère pour la cause commune quand on voit que tant s'en moquent est trop difficile alors au moins, encourageons les grossesses choisies.

Ce roman de Bernard Werber est si riche que j'ai vraiment hâte de lire les prochains dont j'attends la sortie en poche.

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